Les maladies environnementales

L'environnement, un enjeu de santé publique majeur

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Le rôle de l'environnement est incontestable dans beaucoup de problèmes de santé. Pourtant, la plupart des citoyens ne réalise pas que notre environnement quotidien cause une crise sanitaire d'une ampleur sans précédent.

 

De nombreux scientifiques et médecins tentent d'alerter la population sur les dangers de la pollution ambiante. Poussières atmosphériques, additifs alimentaires, pesticides et autres polluants chimiques, rayonnements, radiations électromagnétiques pulsées (produites par la télévision, les écrans d'ordinateurs, les téléphones portables, les consoles de jeux vidéo et jouets électroniques, les lignes à haute tension, les satellites numériques,les antennes relais, les TGV, les radars, etc) ont des répercussions néfastes sur la santé. En témoigne l'augmentation actuelle du nombre de cancers, d'allergies, de cas d'asthme, de malformations congénitales de l'appareil reproducteur (dont les premières victimes sont les enfants d'agriculteurs), de couples confrontés à la stérilité, de certaines maladies dégénératives du système nerveux central chez les sujets jeunes, en particulier de la maladie de Parkinson etc. Certains polluants sont aussi mis en cause dans l'obésité et le diabète de type II.

 

Des conclusions scientifiques irréfutables

De nombreuses études scientifiques révèlent les effets nocifs de la pollution sur l'état de santé de la population.

Un exemple parmi d'autres : les pesticides

Rappelons d'abord que La France est le troisième consommateur mondial de pesticides.

 

Isabelle Baldi, médecin spécialisé en santé publique, a montré en 2003 que l'exposition à des pesticides semble liée à un risque plus grand de développer les maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Ainsi son étude a montré que, chez des agriculteurs hommes utilisant des pesticides, le risque de développer la maladie de parkinson était multiplié par 5,6 et celui de développer la maladie d'Alzheimer multiplié par 2,4 par rapport à des groupes non exposés à des pesticides (I ; Baldi et al. 2003) !

 

D'après une étude française publiée par la revue Occupational and environmental medecine le 5 juin 2007, les agriculteurs fortement exposés aux pesticides, mais aussi les personnes qui les utilisent pour leurs plantes d'intérieur, ont statistiquement deux fois plus de chances de développer des tumeurs au cerveau.

 

Une autre étude, publiée dans l'American Journal of Epidemiology en décembre 2006, a été réalisée auprès de plusieurs milliers de femmes de Long Island. Elle a montré que le risque de développer un cancer du sein était supérieur de 40% chez les femmes ayant utilisé des pesticides dans leur jardin.

 

Une étude de l'INSERM publiée en janvier 2006 dans le journal scientifique Occupational and Environmental Medicine montre que les enfants fréquemment exposés à des insecticides ménagers utilisés sur les plantes, les parterres ou dans les shampoings anti-poux courent un risque de développer une leucémie infantile deux fois plus important que les autres. L'exposition à des insecticides et des fongicides conduit à un risque encore supérieur (plus du double).

 

En 2001, face à la progression inquiétante du nombre de bébés garçons arrivés avec une malformation génitale dans son service d'endocrinologie pédiatrique, au CHU de Montpellier, face à l'apparition de pubertés de plus en plus précoces chez les filles, le professeur Charles Sultan mettait en cause les pesticides, soupçonnés de copier l'activité des hormones femelles - les oestrogènes - ou d'annihiler l'action des hormones mâles, les androgènes. L'équipe du CHU avait alors été frappée par la fréquence de ces anomalies dans le milieu agricole. Depuis, l'équipe du professeur Sultan a engagé avec le soutien de l'Europe une étude épidémiologique sur le sujet : 2 043 naissances ont été suivies en 2002 à la maternité montpelliéraine Clémentville, dont la moitié (1 033) de garçons. Vingt-cinq ont une malformation : 4 micropénis, 12 cryptorchidies, 7 hypospadias, 2 pseudo-hermaphrodismes*. Bilan : « Il existe une augmentation de la prévalence des malformations génitales du garçon. Les taux sont dix fois supérieurs aux données habituelles, cent fois plus pour le pseudo-hermaphrodisme. C'est énorme », s'inquiète le professeur Sultan, d'autant que « l'étude a été menée dans une maternité qui n'accueille pas de grossesses à risques ». Autre constat : parmi ces 25 enfants, 8 d'entre eux (32 %) avaient un parent exposé aux pesticides. Dans un échantillon témoin de 50 enfants "normaux" tiré parallèlement au sort, seulement 4 avaient des géniteurs exposés. « Un enfant d'agriculteur a quatre fois plus de risques d'avoir une malformation génitale », conclut le professeur Sultan.

 

 

Des textes officiels issus d'instances politiques trop peu connus

Certains responsables politiques commencent à prendre conscience des dangers environnementaux pour la santé des citoyens et tentent de mettre en place les mesures qui s'imposent face à aux pressions de secteurs industriels qui n'agissent qu'en fonction de leur intérêt économique.

 

Voici quelques extraits de textes issus d'instances politiques.

 

Au niveau national

Un rapport du Grenelle Environnement (septembre 2007) affirme que « L'environnement agit quotidiennement sur notre santé par le biais du milieu qui nous entoure : eau, air ou sol. L'urbanisation et la multiplication des substances, souvent d'origine chimique et disséminées dans le milieu, comportent des nouveaux risques. Pesticides, oxydes d'azote, particules fines déclenchent des dysfonctionnements du système respiratoire, des cancers, des allergies ou des mortalités prématurées. L'environnement devient un enjeu de santé publique, d'où l'apparition d'un nouveau concept : la santé environnementale, au service duquel se met le nouveau Plan National Santé. »

 

Sur la base de ce constat, un groupe de travail du Grenelle propose des actions impliquant les professionnels de la santé et de l'environnement mais aussi les acteurs économiques, les collectivités territoriales et les citoyens pour instaurer un environnement respectueux de la santé. Certaines mesures évoquées concernent la réduction drastique de l'émission et de la dispersion dans les milieux (air, eau, sols et sédiments) des polluants connus pour leur caractère nocif pour la santé. Le rapport appelle pour finir à renforcer et partager les connaissances dans le domaine des liens entre la santé et l'environnement.

 

Au niveau européen

Morceaux choisis du rapport « Environnement et santé : pour une meilleure prévention des risques sanitaires liés à l'environnement » (janvier 2009) de l'Assemblée parlementaire :

Malgré l'invocation du principe de précaution, il y a encore un manque de réaction face aux risques environnementaux et sanitaires connus ou émergents, et un retard quasi systématique dans l'adoption et la concrétisation de mesures préventives efficaces. Il appartient aux pouvoirs politiques d'agir afin d'éviter des maladies ou des crises sanitaires, en adoptant notamment des politiques de prévention, et ce, surtout aux niveaux de la production et de la transformation des biens de consommation.

1. L'Assemblée parlementaire, à l'instar d'autres institutions internationales telles que l'Union européenne, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence européenne de l'environnement, etc., constate des liens de plus en plus forts entre un environnement pollué et des risques sanitaires croissants de plus en plus évidents. Les pathologies liées à l'environnement ne se limitent pas aux maladies respiratoires, cardio-vasculaires ou à certains types de cancers, mais d'autres pathologies chroniques et émergentes sont également considérées comme ayant des liens avec l'environnement, notamment des atteintes du système immunitaire, des maladies neurologiques et neurodégénératives, des perturbations du système hormonal et de reproduction.

6. L'Assemblée souligne l'importance de toutes les formes de prévention et de dépistage précoce en matière de politique de la santé environnementale et estime qu'il faut avant tout encourager la prévention primaire des risques environnementaux.

7. L'évaluation des risques doit être établie du seul point de vue des critères scientifiques, c'est-à-dire à l'écart de pressions de tout ordre du pouvoir politique ou de lobbys économiques, et doit impérativement prendre en compte les effets parfois insidieux d'une exposition chronique à une faible ou très faible dose de polluants divers agissant en synergie. En effet, même à petites doses, un cocktail de polluants dans l'air, l'eau, la nourriture, les produits de consommation courante ou encore les matériaux de construction peut affecter sérieusement la santé humaine.

8. Une telle évaluation doit surtout tenir compte du fait que ce n'est pas seulement la dose qui fait le poison, mais aussi la période d'exposition, les mécanismes d'accumulation et les sensibilités individuelles vis-à-vis des polluants ou de mélanges de polluants.

9. Depuis plus de vingt ans, des scientifiques, des médecins de terrain et des médecins de l'environnement, ainsi que des experts et professionnels de l'environnement, ont averti les pouvoirs politiques ainsi que les autorités médicales des nouveaux risques sanitaires et des pathologies environnementales provoqués par l'accumulation rampante de polluants dans tous les milieux, dans la chaîne alimentaire et dans l'organisme de l'homme lui-même.

14. La société ne semble pas réaliser pleinement qu'elle est en train de contaminer tous les milieux naturels qui sont indispensables à la survie de notre planète et de l'humanité : air, sols, plantes, fleuves, mers, alimentation, etc. On constate qu'à l'heure actuelle, il n'existe plus d'endroit vierge de polluants. Les traces de métaux lourds, d'éléments radioactifs, de pesticides, de PCB ou de phtalates sont de plus en plus nombreuses, des régions industrialisées jusqu'aux lacs de haute montagne ou aux neiges de l'Antarctique.

25. D'évidence, les secteurs industriels incriminés - chimie, automobile, nucléaire, agroalimentaire, téléphonie mobile - ont tendance à montrer les mêmes réflexes dans la défense de leurs intérêts économiques directs: pression sur les pouvoirs publics, chantage à l'emploi, corruption directe ou indirecte de scientifiques, de chercheurs universitaires et de laboratoires ou de médecins, non-publication ou falsification de données scientifiques, expertises tronquées, lobbying et infiltration de commissions d'expertise officielles, etc. L'exemple de Sir Richard Doll (mort en 2005), épidémiologiste du cancer à renommée mondiale, qui minimisait les risques de cancer du chlorure de vinyle, de l'«Agent orange», des dioxines et autres produits organochlorés contre paiement de dotations financières importantes de la part de Monsanto et autres, dont il était le consultant, n'est certainement pas l'exception, mais plutôt la pointe de «l'iceberg», même si heureusement la plupart des scientifiques, médecins ou autres experts restent attachés à la cause de la santé publique et à la sauvegarde de l'environnement et de la santé environnementale.

26. Lors des dernières décennies, des dizaines de milliers de substances toxiques, de polluants, de produits ou combinaisons chimiques ont été introduits dans la production industrielle et dans la fabrication de masse des produits de consommation. Les émissions polluantes sont dispersées tous les jours dans tous les milieux naturels. Aussi, le vieil adage de la toxicologie classique «c'est la dose qui fait le poison», à la base de la fixation de valeurs guides ou valeurs seuils à ne pas dépasser, ne peut plus offrir de garantie suffisante pour protéger l'environnement et la santé des hommes. D'abord, la toxicité chronique ou la sensibilisation immunologique commune à la plupart de nos expositions polluantes quotidiennes n'ont que peu de rapport avec la toxicité aiguë de ces substances. Ainsi, certaines substances ont une toxicité aiguë faible, mais à faibles doses ce sont des toxiques pour la reproduction et pour le fœtus. Certaines substances ayant la qualité de «perturbateurs endocriniens» semblent même agir parfois plus fortement à faible dose qu'à dose forte.

27. Autres insuffisances du modèle classique de l'évaluation des risques: ce n'est plus seulement la dose qui fait le risque, mais aussi la période, la «fenêtre» et la durée d'exposition, l'âge, le sexe, la demi-vie des substances accumulées, l'exposition combinée - effets additifs ou synergiques - à plusieurs substances toxiques à faible dose, d'autres cofacteurs comme l'état de santé de l'individu, un terrain éventuellement allergique et les polymorphismes génétiques induisant un métabolisme et des capacités individuelles de détoxication plus ou moins performantes.

30. Des études scientifiques et des rapports de plus en plus nombreux ont attiré l'attention du monde politique, associatif et médical sur les liens entre l'exposition chronique à faibles doses et l'apparition ou le renforcement de nombreuses pathologies parfois qualifiées d'idiopathiques.

31. Les cas d'«insuffisances respiratoires graves» comme la bronchite pulmonaire chronique obstructive ou l'asthme continuent de se multiplier dans les pays industrialisés ou dans les grandes villes, mais ces pathologies touchent de plus en plus les jeunes et les enfants. La différence en pourcentages de personnes affectées par l'asthme dans les différents pays étudiés peut être très grande, laissant penser que les facteurs environnementaux - tabagisme passif, pollutions urbaines, pollutions de l'habitat, expositions professionnelles - semblent déterminants dans cet état de fait.

33. Le Conseil de l'Union européenne reste «préoccupé par les problèmes sanitaires liés à la pollution environnementale: maladies respiratoires, asthme et allergies, troubles de développement neurologique, cancers et perturbations endocriniennes et plus spécialement auprès de groupes vulnérables tels les enfants dans les différentes étapes de développement, les femmes enceintes, les vieux et les personnes socialement défavorisées».

34. Ainsi, l'infertilité a continué à toucher de plus en plus de couples (1 sur 7) en Europe. Celle-ci résulte surtout de la baisse de la qualité du sperme, mais avec des variations régionales très contrastées. La même chose vaut pour l'augmentation de l'incidence des cancers, qui varie selon les types de cancers, les régions et les catégories sociales concernées.

35. D'autres exemples portent sur l'augmentation inquiétante du taux d'incidence de tumeurs malignes - leucémies, cancers du cerveau - chez l'enfant. Des facteurs environnementaux comme la radioactivité, le benzène, des insecticides utilisés dans l'habitat, des champs électromagnétiques de basse ou de haute fréquence pulsée peuvent expliquer ces augmentations.

36. Plus que bien d'autres pathologies, des allergies, des maladies cardio-vasculaires, des troubles hormonaux, des problèmes psychologiques et autres semblent être associés au moins en partie à la dégradation de notre environnement et à la qualité de l'alimentation.

37. A côté de ces évolutions problématiques en matière de santé environnementale, de nouvelles maladies ou syndromes de maladies sont apparus ces dernières années, comme:
- la MCS (hypersensibilité chimique multiple);
- le CFS (syndrome de fatigue chronique);
- le syndrome des amalgames dentaires au mercure;
- l'hypersensibilité aux rayonnements électromagnétiques;
- le syndrome des maisons ou bâtiments malsains;
- la fibromyalgie;

et chez les enfants des augmentations inquiétantes de cas d'autisme et de l'ADHS (Attention deficit and hyperactivity syndrome), qui semblent, au moins en partie, liées à l'exposition chronique à faibles doses à des polluants essentiellement chimiques de l'environnement et de l'alimentation.

 
 

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